innovation | Eidos64 https://eidos64.fr Le forum des pratiques numériques pour l'éducation Tue, 16 Nov 2021 16:45:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.4 La Troupe de Margot, une équipe créative https://eidos64.fr/2019/01/17/la-troupe-de-margot-une-equipe-creative/ Thu, 17 Jan 2019 06:42:51 +0000 http://eidos64.fr/?p=2866 La Troupe de Margot

Elle réunit 5 étudiants : Eki Marguiraut, Lucie Duarte, Alicia Latrille, Oscar Demonda et Tristan Beni (de gauche à droite).  Oscar Demonda veut se lancer dans le métier de développeur, il a pour cela suivi une formation à l’Ecole Simplon basée à Hélioparc (Pau). Les quatre autres se préparent à devenir professeurs des écoles à l’ESPE de Pau.

Ensemble, ils ont participé au Créathon 2018, hackathon pédagogique programmé dans le cadre du Campus e-Education (C2E) une manifestation scientifique et professionnelle organisée chaque année depuis 2005 par l’Université de Poitiers (laboratoire TECHNE) et ses partenaires.

Lors du Créathon 2018 plus de 400 équipes avaient concouru et La troupe de Margot a fait partie des 5 lauréats. Une belle récompense pour eux mais aussi pour l’ESPE de Pau qui avait constitué et remarquablement accueilli et encadré 3 équipes pendant 24h !

Le projet « J’irai où tu iras »

Leur concept est de mettre en réseau des écoles du monde entier grâce aux voyages d’un objet physique (une licorne) trouvable par géolocalisation (principe des jeux de geocaching). Le qrcode porté par la licorne donne accès à une plate-forme de mutualisation où chaque personne qui trouve la licorne est invitée à partager des ressources avant de la « cacher » ailleurs.

« J’irai où tu iras » vise à mettre à la disposition des professeurs des ressources authentiques, permettant d’apprendre par le contact avec des êtres humains et non pas avec du papier : les supports figés que nous employions sont alors remplacés par des témoignages vivants.

Retrouvez la Troupe de Margot dans l’atelier A05

Ils vous raconteront leur expérience du hackathon, vous expliqueront ce qu’est un jeu de geocaching et détailleront leur projet qui propose aux enseignants de construire des séances motivantes à partir de témoignages « recueillis » par la licorne et grâce à des outils numériques simples et accessibles.

Suivez la troupe de Margot sur twitter : @JijiLaLicorne

Retrouvez le détail du Creathon sur Facebook

Inscription

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1, 2, 3 lisez ! https://eidos64.fr/2018/01/20/1-2-3-lisez/ Sat, 20 Jan 2018 08:30:39 +0000 http://eidos64.fr/?p=2455 Retrouvez cette sélection d’ouvrages sur le stand de la librairie d’EIDOS

L’innovation pédagogique/André Tricot

Si l’innovation en pédagogie semble nécessaire au sein d’un monde qui change, sa mise en œuvre est parfois délicate. Qu’en est-il par exemple des affirmations suivantes ? « Il faut inverser la classe », « Le numérique permet d’innover », « Les élèves apprennent mieux quand ils découvrent par eux-mêmes »…Ces idées sont-elles vraiment nouvelles ? Ont-elles fait leurs preuves ? Qu’en dit la recherche ?

André Tricot passe au crible neuf mythes ou réalités pédagogiques contemporaines.
Vous y trouverez de quoi alimenter votre propre opinion, ainsi que des pistes pour la mise en oeuvre de bonnes pratiques !

 

 

 

 

Apprendre avec le numérique/ André Tricot – Franck Amadieu

 

 

L’ouvrage est organisé en onze chapitres traitant chacun d’une attente, ou d’un mythe, autour des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement. Chaque chapitre présente le mythe, dresse un rapide bilan des travaux scientifiques le concernant, décrit concrètement plusieurs études pertinentes aidant à la compréhension des apports et des limites du numérique et propose une conclusion sous forme de propositions pour la mise en œuvre dans la classe.

 

 

 

 

 

Innovation et société : le cas de l’école/Françoise Cros

Si l’innovation sociale en général a produit de nombreux ouvrages en sciences sociales, l’innovation à l’école, à laquelle elle appartient, n’a pas eu cette faveur et a souvent pris l’aspect d’une description de l’action innovante, sans en dégager une théorisation de compréhension des enjeux, des processus et des instrumentalisations, notamment dans les politiques de pilotage des systèmes éducatifs. Cet ouvrage traite de la question grâce à une théorisation qui présente l’évolution de l’école.

 

 

 

L’agir innovationnel : entre créativité et formation/sous la direction de Françoise Cros

Issu des réflexions d’un groupe d’universitaires, cet ouvrage répond à un ensemble de questions posées à l’innovation en éducation et en formation en tant que processus de professionnalisation basé sur la créativité, et à son corollaire de tentatives d’élucidation de la spécificité de la démarche de professionnalisation par l’innovation.  En effet, en quoi la mise en oeuvre de l’innovation (dans le cadre du travail ou dans celui de la formation professionnelle) peut-elle produire des compétences professionnelles qu’aucune autre activité ne saurait engendrer ?

 

 

 

 

 

Cultures numériques : éducation aux médias et à l’information/sous la dir. De Mireille Lamouroux et Luc Trouche

Destinée à la mise en œuvre de l’éducation aux médias et à l’information, cette ressource propose :  – un éclairage sur les travaux de recherche relatifs à l’ÉMI,

-une compréhension des enjeux spécifiques qui lui sont liés,

–  une visibilité de dispositifs existants pouvant être mobilisés.

 

 

 

 

Hackatons : organiser des défis pédagogiques

Dans cet ouvrage, vous découvrirez

  • les fondements théoriques des hackathons, ainsi qu’une analyse des connaissances émergentes sur cette technique
  • une méthode complète pour réaliser, pas à pas, un hackathon et l’adapter en fonction de vos objectifs.

 

 

 

 

 

 

L’innovation : une histoire contemporaine du changement  en éducation/François Muller

Le monde change, l’école aussi ! En s’intéressant de très près aux actions « de terrain » qui, à bas bruit, ajustent les organisations, modifient les rôles et améliorent les résultats des élèves, l’ouvrage part à l’enquête des preuves du changement en éducation.

 

 

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Eidos64 s’inscrit dans la réflexion nationale pour réinventer la forme scolaire https://eidos64.fr/2018/01/19/eidos64-sinscrit-dans-la-reflexion-nationale-pour-reinventer-la-forme-scolaire/ Fri, 19 Jan 2018 06:45:27 +0000 http://eidos64.fr/?p=2484 Un tour de France des évènements nationaux sur le numérique éducatif

Tout au long de l’année, des évènements nationaux réunissent les acteurs du numérique éducatif. Ludovia, Educatice, Eduspot, Ecritech, Les Rencontres de l’Orme et donc Eidos64 en sont quelques exemples connus. Partages d’expériences, comptes-rendus de recherche, questionnements et réflexions, ces journées participent à l’accompagnement et à la formation des enseignants et des cadres de l’Education nationale.

Il semble alors pertinent d’imaginer que d’un évènement à un autre, les réflexions s’enrichissent, les propos fassent écho à ceux échangés quelques semaines ou mois auparavant permettant un cheminement libre mais balisé, une maturation des idées sur un thème général qui constituerait le fil rouge reliant tous ces évènements.

Un fil rouge qui passe par Eidos64

A la suite des travaux menés par Catherine Becchetti-Bizot, Inspectrice Générale de l’Education Nationale synthétisés en 2017 dans le rapport Repenser la forme scolaire à l’heure du numérique. Vers de nouvelles manières d’apprendre et d’enseigner, il a été décidé que le fil rouge de l’année 2017-2018 s’attacherait à détailler les transformations de la forme scolaire. Il s’agit alors de s’intéresser aux nouvelles organisations des espaces-temps d’apprentissage, aux nouvelles relations des élèves aux savoirs et aux enseignants, à la diversification des démarches pédagogiques et éducatives, aux nouveaux outils et ressources – à choisir de façon réfléchie selon les besoins-, au climat scolaire et à son amélioration, à la formation et au développement professionnel des enseignants et au rôle des cadres, à l’accompagnement du changement…

La 10e édition d’Eidos64, consacrée à l’innovation en classe apportera de nombreux éléments sur ces thématiques, c’est pourquoi le hashtag #FormeScolaire est associé à celui de la journée #Eidos64.
Vous pourrez les utiliser tous les deux pour rendre compte des échanges à Eidos et suivre ceux qui reprendront ce thème lors des autres rendez-vous du numérique éducatif.

Pour en savoir plus :

Le rapport de Catherine Becchetti-Bizot :

Repenser la forme scolaire à l’heure du numérique. Vers de nouvelles manières d’apprendre et d’enseigner

La présentation du projet #FormeScolaire lors de Ludovia 2017 :

Présentation Catherine Bizot (IGEN) & Pascale Montrol-Amouroux (DNE)

Une autre présentation sur Prim à bord, le portail du numérique pour le premier degré sur Eduscol :

http://eduscol.education.fr/primabord/qu-est-ce-que-la-forme-scolaire

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L’innovation pédagogique entre mythes et réalités avec André Tricot, notre 3e conférencier https://eidos64.fr/2018/01/14/andre-tricot-sera-notre-3e-conferencier/ Sun, 14 Jan 2018 09:18:37 +0000 http://eidos64.fr/?p=2440 André Tricot est professeur d’université en psychologie à l’ESPE (École Supérieure du Professorat et de l’Éducation) de Toulouse. Outre cette activité d’enseignement et de recherche, il intervient pour du conseil ou de l’expertise auprès de nombreux organisme publics ou privés, en France ou à l’étranger  (OCDE, Commission Européenne, Australian Research Council, FNRS (Suisse), FRS (Belgique), AERES, ANR, CNRS, MESR, RIAM, Orange Lab., Peugeot SA, Air France, Airbus, Thales, Nathan, Ed. Milan). Il est directeur de la collection « Mythes et réalités en éducation » chez RETZ). Son dernier ouvrage est paru dans cette même collection en septembre 2017 et est intitulé L’innovation pédagogique.

Il est l’auteur d’une typologie de connaissances (selon six formats : concepts, représentations, traces littérales, méthodes, savoir-faire, automatismes) destinée à aider les enseignants à concevoir les activités qu’ils proposent à leurs élèves.

Il s’est aussi fait une spécialité de l’étude du numérique à l’école et de ses apports pédagogiques, en confrontant les pratiques numériques développées en classe avec les conclusions des recherches en sciences cognitives. Il a été ainsi amené à remettre en cause un certain nombre d’idées reçues largement répandues auprès des enseignants.

Conférence à Eidos : L’innovation numérique, mythes et réalités

Justement, dans sa conférence du 24 janvier, André Tricot abordera quelques affirmations souvent entendues par les enseignants : « il faut inverser la classe », « le numérique permet d’innover en pédagogie », « les élèves apprennent mieux en groupe » ou « en découvrant par eux-mêmes », « en conduisant des projets » et « en étant actifs », « il faut leur proposer des situations authentiques » et suivre « une approche par compétences ». Il examinera ces pratiques réputées innovantes à la lumière des dernières connaissances scientifiques.

Lien

Page personnelle : http://andre.tricot.pagesperso-orange.fr/

Page Wikipédia :https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Tricot

Livre L’innovation pédagogique : https://www.editions-retz.com/pedagogie/domaines-transversaux/l-innovation-pedagogique-9782725635828.html

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Françoise Cros, notre deuxième conférencière https://eidos64.fr/2018/01/10/francoise-cros-notre-deuxieme-conferenciere/ Wed, 10 Jan 2018 06:55:58 +0000 http://eidos64.fr/?p=2408 Françoise Cros a été professeure des Universités en Sciences de l’Éducation à l’Université de Paris V, directrice adjointe de l’IUFM de Versailles, responsable de la Mission  » Innovation et Recherche  » à l’INRP et rédactrice en chef de la revue « Politiques d’éducation et de formation. Analyses et comparaisons internationales » (POLEF).

Membre du Comité national d’expertise de l’innovation pédagogique pour l’Enseignement agricole, Françoise Cros est actuellement professeure d’université honoraire en sciences de l’éducation au Conservatoire national des arts et métiers. Elle est spécialiste de l’innovation en éducation et en formation ainsi que des processus de changements des pratiques professionnelles et de leur évaluation. Elle a publié de très nombreux ouvrages (voir sur Cairn). Deux d’entre eux seront en vente lors d’Eidos.

L’innovation à l’école : entre injonction institutionnelle et nécessité pédagogique

Lors de la conférence, Françoise Cros envisagera l’innovation à l’école comme objet d’enjeux qui vont bien au-delà de ses propres qualités et auxquels l’apport du numérique dans la classe est un révélateur (innovation sociale ? innovation technique ? Innovation technologique ?). Elle montrera comment l’Institution gouvernementale française s’est adossée sur les innovations depuis 1960 pour tenter d’installer une « réforme douce ». L’exposé fera état des étapes de mise en œuvre de cette politique de pilotage des innovations de sa prise en compte officielle dans les années 1960 jusqu’à maintenant.

La suite de ce billet reprend des extraits d’un entretien entre Françoise Cros et François Jarraud publié en 2004 sur le site du Café pédagogique

Innover en éducation

« L’innovation est d’abord un changement conscient, voulu et intentionnel. Il est donc plus construit que toute action in situ. La nouveauté est ciblée pour l’innovateur et s’inscrit dans une volonté de faire mieux, d’améliorer ce qui est perçu comme insatisfaisant. L’innovation est donc différente en nature et en conscience par rapport à l’action quotidienne d’ajustement que peut faire tout enseignant dans sa classe. »

« C’est à partir du moment où l’enseignant ne trouve plus tolérable d’enseigner comme il faisait jusque-là. Il a comme une sorte d’impératif qui le conduit à innover. Autrement dit, c’est au niveau de l’enseignant même que vient l’innovation, quand son regard sur son métier l’interroge. »

Evaluer l’innovation

« En réalité, il existe plusieurs évaluations possibles d’une même innovation. Mais ce qui intéresse les gens, c’est de savoir si cette innovation a permis aux élèves de mieux apprendre. Mais la divergence apparaît sur la conception de cet apprentissage. La majorité des innovateurs se bat pour faire acquérir aux élèves des savoirs pertinents dans une société comme la nôtre. S’ils évaluent leurs innovations à l’aune des tests classiques « papier-crayon » qui ne prennent pas en compte les attitudes, les comportements, la créativité, toutes choses que prend en compte un innovateur, alors l’innovation sera considérée comme non valable. »

Diffuser l’innovation

Il faut « mettre en contact des personnes qui ont des problèmes ou qui s’interrogent sur tel ou tel point de la pratique, et des personnes qui ont tenté, en innovant, de surmonter des obstacles ou de trouver des solutions originales et créatives. C’est ce qu’on appelle la ‘mutualisation des pratiques’ ».  Françoise Cros recense de nombreuses opportunités :  « des conversations avec des collègues innovateurs, des lectures, des conférences, des rencontres de chercheurs, des analyses de pratiques avec d’autres, des colloques de mutualisation des savoirs, etc.»

Dans son dernier ouvrage Innovation et société : le cas de l’école (ISTE éditions, 2017), elle montre que les fiches de description des actions innovantes pré-établies par l’institution et renseignées par les équipes pour être ensuite mises à la disposition des personnes intéressées (comme dans la base Expérithèque pour l’Education Nationale) n’atteignent peut-être pas complètement leurs cibles et qu’une « narration avec des personnages avec leurs émotions, leurs ressentis, leurs réactions » serait plus efficace. La base Pollen pour le recensement des actions innovante dans l’Enseignement agricole a sans doute bénéficié de son apport, elle semble plus ouverte pour des témoignages moins formatés. Comme elle en rend compte dans son ouvrage, Françoise Cros constate que, d’après ses travaux de recherche « l’impact sur l’envie d’innover est plus fort [ainsi] qu’à la lecture d’une fiche plus administrativement cadrée ». Elle souligne pourtant qu’une écriture de type fictionnel « est souvent rejetée de part et d’autre comme ne relevant pas du caractère professionnel que tout enseignant doit avoir, y compris dans la restitution de son travail ». D’après elle, l’utilisation de ce type d’écriture pourrait relever de la formation continue des enseignants.

Déjà complets ou plus confidentiels, les soixante ateliers de partage de pratique proposés à Eidos sont une formidable occasion pour chacun de partager son « expérience pétrie d’émotions, d’aspirations, de joie, de colère, d’amour, de force et de respect » comme Françoise Cros nous y engage !

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Stephen Downes sera notre premier conférencier https://eidos64.fr/2018/01/09/stephen-downes-sera-notre-premier-conferencier/ Tue, 09 Jan 2018 06:12:15 +0000 http://eidos64.fr/?p=2397 Stephen Downes, un expert de l’apprentissage en ligne

Stephen Downes est né à Montréal et a travaillé un peu partout au Canada avant de rejoindre le Conseil national de recherches du Canada en tant que chercheur sénior en 2001. Il a beaucoup écrit sur l’apprentissage en ligne et en réseau, est l’auteur de logiciels de gestion de l’apprentissage et de syndication de contenu et diffuse une newsletter très populaire : OLDaily.

C’est un expert de l’apprentissage en ligne et des nouveaux médias. Avec Georges Siemens, il a conçu en 2008 le tout premier MOOC (massive open online course, cours en ligne massif et ouvert) intitulé Connectivism and Connective Knowledge. Ce cours a été dispensé à 25 étudiants de l’Université de Manitoba et, gratuitement, à 2300 autres apprenants, inscrits en ligne ! Les étudiants étaient libres de participer et d’enrichir le cours avec les outils de leur choix.

Le connectivisme : une nouvelle théorie de l’apprentissage ?

Ensemble, ils ont développé une théorie de l’apprentissage intitulée connectivisme qui utilise le principe du réseau comme point central de l’apprentissage, en se concentrant davantage sur le fait de faire des liens entre les connaissances : « la théorie selon laquelle l’apprentissage consiste à faire les bonnes connexions ».

Sur le site Eduscol, on peut lire une présentation de leur travail par François Guité (consultant au ministère de l’éducation au Québec) : « Siemens part du constat que les théories traditionnelles s’intéressent aux processus cérébraux de l’individu, dans son apprentissage. Mais il constate également qu’aujourd’hui l’individu apprend beaucoup à l’extérieur de lui-même, dans les collectivités, les institutions, les communautés, les organismes, et avec lesquels il interagit constamment, dont il alimente la réflexion. Ce phénomène fonctionne en boucle, représente un cycle puisqu’il y a des échanges constants et dans les 2 sens, entre l’intelligence collective de l’organisme et l’individu.

Autres éléments directement induits par le numérique à prendre en compte pour comprendre la théorie du connectivisme : l’introduction de nouveaux modes d’information et des flux de données qui arrivent aussi bien massivement que rapidement. De ce fait, le rapport de l’être humain à l’information ne peut plus être le même qu’avant.

François Guité ajoute : «qui dit information ne dit pas forcément savoir» et une partie de la théorie du connectivisme, notamment soutenue par Stephen Downes, consiste à penser que puisqu’il n’est plus possible de tout savoir, il faut alors se construire un réseau de savoirs : «le savoir étant  distribué à travers un réseau de connexions, l’apprentissage, qui est un état constant, consiste en l’habileté de construire et de naviguer les réseaux».

La conférence de Stephen Downes à Eidos

A Eidos, Stephen Downes évoquera sa vision de l’innovation dans l’éducation du XXIème siècle. Il inventoriera les moteurs de l’innovation et les « attracteurs », ces facteurs qui définissent les objectifs que nous assignons à l’éducation. Cela l’amènera à balayer l’histoire récente du numérique en éducation mais aussi à ouvrir des perspectives pour l’avenir en rappelant que les choix doivent correspondre aux valeurs qu’on souhaite promouvoir.

Cette conférence sera donnée en anglais avec une traduction simultanée en français. Nous vous donnerons des informations sur les modalités pratiques de cette traduction dans un prochain billet.

Pour aller plus loin :

Mieux connaître Stephen Downes

Toward Personal Learning
Reclaiming a role for humanity in a world of commercialism and automation
July 14, 2017.

« Chaque âge établit ses propres priorités, et l’apprentissage personnel, je pense, capture ce qui est important aujourd’hui. Tout d’abord l’idée d’autonomie dans un monde connecté. Nous atteignons le but final dans la lutte séculaire entre l’individualisme et le collectivisme. Je rejette les deux, et essentiellement pour la même raison : ils rejettent l’humanité des individus. Ensuite, l’idée que nous devons réorganiser les connaissances de manière à mieux préparer les gens à un monde complexe et changeant. Et enfin la tension entre le bien commercial et le bien social, en particulier en ce qui concerne l’apprentissage ouvert et le contenu ouvert, mais aussi en ce qui concerne la société et les valeurs en général. »

Connectivism and Connective Knowledge
Essays on meaning and learning networks
May 19, 2012.

« Le connectivisme est la thèse selon laquelle la connaissance est distribuée à travers un réseau de connexions, et donc que l’apprentissage consiste en la capacité de construire et de traverser ces réseaux. L’essentiel de ce travail est consacré à la recherche des implications de cette thèse dans l’apprentissage. »

Mooc :

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Le thème d’Eidos 2018 : « Innover en classe : la résistance est-elle (f)utile? » https://eidos64.fr/2017/12/14/le-theme-deidos-2018-innover-en-classe-la-resistance-est-elle-futile/ Thu, 14 Dec 2017 11:20:07 +0000 http://eidos64.fr/?p=2325 Faut-il innover en classe ?

Quel meilleur argument marketing que le caractère innovant d’une idée, d’un produit ou d’une structure ? Les enseignants n’échappent pas à ce mouvement : matériels, logiciels, projets innovants leur sont régulièrement proposés ou demandés et ceux d’entre eux qui sont lauréats de concours dédiés aux projets innovants apparaissent comme des modèles prestigieux.

Face à cette logique, la mise en avant de l’innovation doit pourtant être interrogée. Doit-on toujours associer innovation et amélioration, innovation technologique et progrès ? Qu’on pense aux travaux de Jacques Ellul qui a montré avec constance l’incompatibilité qu’il peut y avoir entre progrès technique et progrès social.

Au-delà même de cette question, dans le cas particulier de l’éducation, rien ne garantit qu’une innovation technique soit aussi une innovation pédagogique. Même si les outils numériques ouvrent de nouvelles perspectives, l’introduction du dernier gadget technologique ne suffit pas à révolutionner les résultats des élèves, même si beaucoup de discours veulent le laisser croire…

Les phénomènes de mode s’imposent dans le monde éducatif comme ailleurs. Il est alors légitime de se demander pourquoi innover aujourd’hui, si cette nouveauté qui doit tout changer se trouve demain reléguée au rang des pratiques dépassées. Les enseignants ont d’ailleurs l’impression d’être très régulièrement incités à renoncer aux pratiques précédemment mises en avant. L’obsolescence programmée de l’innovation ne serait-elle pas un frein au changement ? D’autant que l’innovation semble bien souvent n’être qu’un nouveau nom appliqué à une pratique connue depuis longtemps : les plus anciens sont étonnés de voir que telle ou telle méthode « innovante » n’est qu’une reprise « redesignée » d’éléments des pédagogies actives de Jacotot, Freinet ou Montessori…

Peut-on imposer une innovation ?

Par ailleurs, la question de la diffusion, de la généralisation de l’innovation se pose avec acuité : à quoi bon inventer de nouvelles pratiques si elles ne peuvent pas être répliquée dans d’autres classes, par d’autres enseignants ? Au-delà de l’effet marketing, les dispositifs ou les personnes innovantes que l’on met en avant en éducation ne constituent-ils pas les quelques arbres qui cachent l’immense forêt d’une école immobile, celle qui résiste à tout changement ?
Mais d’un autre côté, l’innovation n’est-elle pas, par définition, incompatible avec la généralisation ? Une innovation, quand elle est adoptée par l’institution, ne perd-elle pas son caractère innovant ? La créativité formalisée, massifiée, répandue sous forme de prêt-à-porter, conserve-t-elle sa valeur ?

Beaucoup d’enseignants, sans être considérés comme particulièrement innovants, sans même se considérer ainsi, sont en recherche et en quête d’amélioration de leurs pratiques professionnelles. La forêt recèle beaucoup d’essences cachées qui lui donnent pourtant toute sa force et méritent tout autant reconnaissance et soutien. Cette inventivité quotidienne, cette créativité tactique (au sens où l’entend Michel de Certeau, c’est-à-dire au niveau individuel, quotidien, indépendamment des projets stratégiques institutionnels), ne doivent-elles pas être encouragées ? La capacité à trouver LA solution adaptée au contexte particulier d’une classe particulière à un moment particulier, n’est-ce pas une forme d’innovation impossible à répéter ou à généraliser, mais qui fait toute la valeur de nos enseignants ?

Jusqu’où est-il utile d’être futile ?

On parle souvent de résistance au changement et c’est à cela que fait allusion le titre de cette année, mais cette notion de résistance doit être examinée elle aussi. La résistance peut être une opposition massive et frontale, un refus catégorique ; la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale en est un exemple héroïque. Dans ce cas, une résistance inutile est celle qui va contre un mouvement inexorable, qui cherche à éviter que n’advienne un futur que rien ne peut empêcher.

Cependant, on parle aussi de la résistance d’un matériau, qui n’évoque pas une hostilité ou un obstacle absolu, mais seulement une capacité à s’opposer à une force extérieure, à se déformer. Entendue ainsi, la résistance à l’innovation ne serait pas un refus, un combat désespéré contre le monde moderne, mais plutôt une mise à distance critique des injonctions à innover, un examen sans naïveté des conditions et des apports du mouvement proposé : ni luddisme, ni acceptation résignée d’un destin sur lequel on n’a aucune prise. Résister à l’innovation, ce peut être ne pas céder sans s’être d’abord demandé pourquoi céder, sans avoir pesé les gains anticipés.

Dans ces conditions, la résistance n’est pas futile, elle n’est pas une sorte de mauvaise grâce vouée à l’échec. Elle est, bien au contraire, ce qui donne une colonne vertébrale à l’innovation, ce qui lui confère sens et vigueur. Ceux qui, nombreux, passent du temps à déplacer de la fonte dans les salles de sport pourront témoigner que la résistance de l’haltère n’est pas inutile, même si in fine, elle ne parvient pas à empêcher le mouvement du sportif : elle est ce qui fait que ce mouvement n’est pas absurde.

L’allégorie des borgs

Nous avons choisi de glisser dans le titre une allusion discrète (ô combien discrète, puisque presque personne ne l’a perçue) à une œuvre célèbre de la culture populaire du XXème siècle : Star Trek. Les Borgs y sont une race de créatures mi-organiques mi-robotiques dont la particularité est que tous les individus sont connectés entre eux et qu’ils n’ont pas de personnalité propre, mais sont des parties d’un être unique, qu’on appelle le collectif borg. Lorsqu’ils rencontrent une forme de vie inconnue, ils en prennent possession en transformant les individus en borgs et en assimilant leurs connaissances au sein du collectif, ce qui leur confère un niveau technologique très au-delà de celui des autres créatures de l’univers. Comment ne pas voir ici l’analogie avec ce que l’on appelle « intelligence collective », l’idée que l’intelligence d’un groupe humain est supérieure à la somme des intelligences de chacun de ses membres ? Ce collectif est séduisant à bien des égards : il crée une unité de l’union de tous ses éléments, les spécificités de chacun viennent s’ajouter à l’ensemble pour l’enrichir, chaque qualité est intégrée et les défauts sont éliminés, afin de créer un être parfait. C’est ce collectif qui s’annonce en ces termes auprès des vaisseaux qu’il rencontre :

« Nous sommes les Borgs. Abaissez vos boucliers et rendez-vous sans condition. Nous intègrerons vos caractéristiques biologiques et technologiques aux nôtres. Votre culture s’adaptera à nos besoins. Toute résistance serait futile. »

Ce personnage collectif ne doit-il pas être vu comme une image du progrès, de l’innovation, qui s’étend un peu chaque jour, en prenant dans chaque individu de quoi renforcer le collectif et en donnant à chacun la force de l’ensemble ?
Pourtant, les Borgs sont des ennemis dans l’histoire et, dans le film Star Trek : premier contact, le dialogue entre la reine Borg et Data, l’androïde qui rêve de devenir humain, est éloquent à cet égard. Quand la reine affirme que les borgs ressemblaient aux humains, jadis, « défectueux, faibles, organiques », mais qu’ils ont réussi à progresser vers la perfection grâce au « synthétique », Data lui répond qu’« espérer pouvoir atteindre la perfection est souvent le signe d’un cerveau qui fonctionne mal ».

Tout comme ce progrès que représente l’évolution des borgs, l’innovation peut-elle être imposée contre la volonté de ceux à qui elle est censée profiter ? Existe-t-il une innovation universellement positive qui pourrait s’appliquer à tous ? Une innovation particulière peut-elle être sortie de son contexte et agglomérée à un système plus global sans perdre de son intérêt ? N’est-ce pas précisément dans la diversité et la spontanéité des pratiques innovantes que réside toute leur valeur ?

Au-delà de toutes ces questions, qui pourront être abordées pendant la journée, il nous semble utile de promouvoir l’engagement des enseignants vers une démarche de recherche, une ouverture sur les apports de la science et des technologies couplée à une attitude réflexive sur le travail mené en classe et les besoins des élèves, qui les amènent à chercher, seuls ou en équipe, de nouvelles façons d’enseigner.

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