Eidos 64, le forum des pratiques num\u00e9riques pour l\u2019\u00e9ducation, est une journ\u00e9e organis\u00e9e par le D\u00e9partement des Pyr\u00e9n\u00e9es-Atlantiques, en partenariat avec l\u2019Education nationale, afin de\u00a0favoriser les \u00e9changes et les partages entre les chercheurs et les enseignants de terrain, entre des enseignants de tous les niveaux, de la maternelle au sup\u00e9rieur, entre les enseignants du d\u00e9partement et ceux d\u2019ailleurs dans l\u2019acad\u00e9mie, en France ou en Europe. Une autre sp\u00e9cificit\u00e9 de cette manifestation, qui d\u00e9coule de cette vari\u00e9t\u00e9 de participants et de cette volont\u00e9 d\u2019\u00e9change, est l\u2019h\u00e9t\u00e9rog\u00e9n\u00e9it\u00e9 des intervenants : aussi bien l\u2019expert reconnu au niveau national ou europ\u00e9en que l\u2019enseignant du d\u00e9partement qui vient rendre compte de sa pratique de classe quotidienne.<\/p>\n
Le texte classique sur la culture des hackers d’internet (comme ceux du Chevalier de M\u00e9r\u00e9 sont ceux sur l’Honn\u00eate homme du XVIIe si\u00e8cle) est l’article d’Eric Raymond intitul\u00e9 \u00ab\u00a0How to become a hacker\u00a0\u00bb<\/a> (traduction fran\u00e7aise de Thomas Gil<\/a>).<\/p>\n En guise de pr\u00e9ambule, empruntons-lui un des ses avertissements, pour lever d’embl\u00e9e toute ambigu\u00eft\u00e9 :<\/p>\n Un autre groupe de personnes s’auto-proclament bruyamment des hackers, mais ils n’en sont pas. Ces personnes (principalement des adolescents de sexe masculin) trouvent amusant de s’introduire ill\u00e9galement dans des ordinateurs ou de pirater le syst\u00e8me t\u00e9l\u00e9phonique. Les vrais hackers appellent ces personnes des ‘crackers’ et ne veulent pas avoir affaire avec eux. Les vrais hackers pensent g\u00e9n\u00e9ralement que les crackers sont paresseux, irresponsables et pas tr\u00e8s brillants. Ils font remarquer que compromettre la s\u00e9curit\u00e9 d’un syst\u00e8me ne fait pas plus de vous un hacker que d\u00e9marrer une voiture avec les fils \u00e9lectrique ne fait de vous un ing\u00e9nieur automobile. Malheureusement, beaucoup de journalistes et d’auteurs ont \u00e9t\u00e9 dup\u00e9s et utilisent le mot ‘hacker’ pour d\u00e9signer les crackers ; cela irrite les vrais hackers au plus haut point. Que ce point soit bien clair ! Quand nous proposons de faire de l’\u00e9l\u00e8ve un hacker de son propre apprentissage, nous ne lui proposons pas (faut-il vraiment le pr\u00e9ciser ?) de commettre des actes ill\u00e9gaux ou de se comporter comme un Mr Robot<\/a> qui s’attacherait \u00e0 d\u00e9truire le syst\u00e8me \u00e9ducatif. Les hackers ne sont d\u00e9finitivement pas, malgr\u00e9 un usage d\u00e9sormais trop courant de ce mot, des pirates ou des activistes clandestins.<\/p>\n De quoi est-il question alors ? Continuons \u00e0 citer Eric Raymond :<\/p>\n Il y a une communaut\u00e9, une culture partag\u00e9e, de programmeurs experts et de mages des r\u00e9seaux dont l’histoire remonte \u00e0 travers les d\u00e9cennies aux premiers mini-ordinateurs \u00e0 temps partag\u00e9 et aux plus anciennes exp\u00e9riences d’ARPAnet. Les membres de cette culture ont cr\u00e9\u00e9 le terme de ‘hacker’. Les hackers ont construit Internet. Les hackers ont fait du syst\u00e8me Unix ce qu’il est aujourd’hui. Les hackers font fonctionner le World Wide Web. […]<\/p>\n L’\u00e9tat d’esprit du hacker ne se limite pas \u00e0 cette culture du hacker logiciel. Certaines personnes appliquent l’attitude du hacker \u00e0 d’autres choses, comme l’\u00e9lectronique ou la musique – en fait, on peut en trouver dans les plus hauts niveaux de n’importe quelle science ou de n’importe quel art. Les hackers logiciels reconnaissent ces esprits familiers et peuvent les appeler des ‘hackers’ \u00e9galement – et certains pr\u00e9tendent m\u00eame que la nature du hacker est en r\u00e9alit\u00e9 ind\u00e9pendante du m\u00e9dium sur lequel il travaille.<\/p>\n (Eric Raymond, ibid.<\/a>)<\/p><\/blockquote>\n L’id\u00e9e d’Eidos cette ann\u00e9e est donc que les \u00e9l\u00e8ves d\u00e9veloppent une connaissance intime des processus par lesquels ils apprennent. Intime au sens d’approfondie, mais aussi au sens de v\u00e9cue, personnelle, de premi\u00e8re main. Que gr\u00e2ce \u00e0 cette connaissance, ils puissent eux-m\u00eames bricoler<\/em>, bidouiller<\/em> leurs m\u00e9thodes de travail pour les adapter \u00e0 leurs propres idiosyncrasies.<\/p>\n Le psychologue John Flavell propose en 1976 de d\u00e9finir la m\u00e9tacognition comme \u00ab\u00a0la connaissance que l\u2019on a de ses propres processus cognitifs\u00a0\u00bb. En d\u2019autres termes, il s\u2019agit d\u2019envisager comment on apprend \u00e0 apprendre. Cette affaire est centrale \u00e0 l\u2019\u00e9cole mais elle n\u2019est pas toujours trait\u00e9e de fa\u00e7on explicite avec les \u00e9l\u00e8ves.<\/p>\n Pourtant dans les ann\u00e9es 90 on misait d\u00e9j\u00e0 sur l\u2019\u00e9ducabilit\u00e9 cognitive<\/em>. Des outils florissaient pour aider \u00e0 mieux penser, parmi eux les Ateliers de Raisonnement logique<\/a> (ARL) inspir\u00e9s par les travaux de Piaget ou le Programme d\u2019Enrichissement Instrumental<\/a> (PEI), cr\u00e9\u00e9 par Feuerstein et qui visait \u00e0 amener l\u2019\u00e9l\u00e8ve \u00e0 d\u00e9velopper lui-m\u00eame son potentiel d\u2019apprentissage.<\/p>\n Aujourd\u2019hui, avec les progr\u00e8s de l\u2019imagerie m\u00e9dicale, on \u00e9voque la plasticit\u00e9 c\u00e9r\u00e9brale<\/em>\u00a0et on assiste \u00e0 une nouvelle \u00e9closion de dispositifs et d\u2019ouvrages pour aider les jeunes \u00e0 comprendre comment mieux apprendre gr\u00e2ce aux progr\u00e8s des neurosciences. De nouveau la m\u00e9tacognition est au centre d\u2019enjeux p\u00e9dagogiques\u2026 et commerciaux.<\/p>\n Mais si l\u2019\u00e9ducabilit\u00e9 cognitive et la plasticit\u00e9 c\u00e9r\u00e9brale ne sauraient recouvrir la m\u00eame r\u00e9alit\u00e9, elles ouvrent la m\u00eame perspective optimiste d\u2019\u00e9volution possible, de progr\u00e8s \u00e0 tout \u00e2ge. \u00catre en mesure de savoir apprendre tout au long de la vie, \u00e0 l\u2019\u00e9cole mais aussi en dehors de l\u2019\u00e9cole, n\u2019est-ce pas un formidable enjeu pour l\u2019\u00e9l\u00e8ve du XXIe si\u00e8cle\u00a0?<\/p>\n Ainsi, la journ\u00e9e Eidos du 25 janvier proposera d’abord un tour d’horizon des avanc\u00e9es de la recherche en neurosciences dans ce qu’elles peuvent apporter \u00e0 l’\u00e9ducation. Eric Tardif, professeur \u00e0 la Haute \u00e9cole p\u00e9dagogique Vaud (Lausanne, Suisse), en profitera pour \u00e9voquer quelques croyances erron\u00e9es sur le fonctionnement c\u00e9r\u00e9bral (ou neuromythes) souvent pr\u00e9sentes chez les enseignants et les \u00e9tudiants qui se destinent \u00e0 l\u2019enseignement. Il abordera en outre des \u00e9tudes en psychologie cognitive, notamment en ce qui concerne les processus de la m\u00e9moire, qui pourraient apporter des pistes int\u00e9ressantes pour l\u2019\u00e9cole.<\/p>\n Andr\u00e9 Giordan, pour sa part, posera d’une fa\u00e7on g\u00e9n\u00e9rale la questions de ce qu’apprendre veut dire, \u00e0 l’heure du num\u00e9rique, quels sont les outils qui facilitent l\u2019apprendre, ce que devient le m\u00e9tier d\u2019\u00e9l\u00e8ve et ce que les enseignants peuvent faire (ou ne pas faire) pour accompagner leurs \u00e9l\u00e8ves dans leurs apprentissages.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Eidos 64, le forum des pratiques num\u00e9riques pour l\u2019\u00e9ducation, est une journ\u00e9e organis\u00e9e par le D\u00e9partement des Pyr\u00e9n\u00e9es-Atlantiques, en partenariat avec l\u2019Education nationale, afin de\u00a0favoriser les \u00e9changes et les partages entre les chercheurs et les enseignants de terrain, entre des enseignants de tous les niveaux, de la maternelle au sup\u00e9rieur, entre les enseignants du d\u00e9partement […]<\/p>\n","protected":false},"author":1,"featured_media":0,"parent":0,"menu_order":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","template":"","meta":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/eidos64.fr\/wp-json\/wp\/v2\/pages\/1576"}],"collection":[{"href":"https:\/\/eidos64.fr\/wp-json\/wp\/v2\/pages"}],"about":[{"href":"https:\/\/eidos64.fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/page"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/eidos64.fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/1"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/eidos64.fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1576"}],"version-history":[{"count":2,"href":"https:\/\/eidos64.fr\/wp-json\/wp\/v2\/pages\/1576\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1681,"href":"https:\/\/eidos64.fr\/wp-json\/wp\/v2\/pages\/1576\/revisions\/1681"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/eidos64.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1576"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}
\nVoil\u00e0 la diff\u00e9rence de base : les hackers construisent des choses, les crackers les d\u00e9truisent.
\n(Eric S. Raymond, \u00ab\u00a0How to become a hacker\u00a0\u00bb<\/a>, trad. BL)<\/p><\/blockquote>\n